"Cash Investigation": 5 erreurs qui trahissent les invités d’Élise Lucet
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 Published On Jan 13, 2022

TÉLÉVISION - “Cash Investigation” est de retour sur France 2 ce jeudi 13 janvier à 21h10 avec une enquête consacrée à l’état de notre système de santé. Celle-ci sera notamment marquée par un face-à-face entre Olivier Véran, ministre de la Santé et Élise Lucet.

La journaliste et présentatrice de l’émission est reine dans l’art de mener ses interviews au point de parfois (souvent même) faire craquer ses contradicteurs avec des techniques verbales bien précises. Un style d’interview agressif qui ne fait pas l’unanimité chez ses contradicteurs.

Mais quelles sont ces techniques qui font fléchir l’interviewé? Et quels sont les détails qui trahissent leur malaise? Après la diffusion de l’enquête “Déchets: la grande illusion” mi-novembre, dans laquelle le patron de Paprec Jean-Luc Petithuguenin est mis en difficulté, Le HuffPost a proposé à la sémiolinguiste Élodie Mielczareck d’examiner des heures d’archives du programme.

La spécialiste du langage verbal et non verbal est l’auteure d’Anti Bullshit (Eyrolles), un manuel pour décrypter les communications peu authentiques de notre époque. Elle analyse dans notre vidéo en tête d’article les cinq principales erreurs qui trahissent les invités d’Élise Lucet.

Un manque d’authenticité et de transparence
“Globalement les invités s’en sortent très mal”, assure Élodie Mielczareck, qui souligne un manque d’authenticité et de transparence dans leurs réponses. “Dans certains cas, l’interlocuteur va s’enfermer dans sa propre contradiction et Élise Lucet a le réflexe de le confronter à cela. Mais il y aussi des séquences qui mettent très mal à l’aise avec des items de tristesse et de désarroi”, poursuit la spécialiste, citant notamment l’interview de Maxime Lombardini.

Le DG de Free était interrogé en septembre 2017 dans le cadre d’une enquête sur les méthodes de management controversées en interne. Mais il n’avait pas su quoi répondre face à Élise Lucet qui lui montrait le nombre de licenciements dans un centre d’appels à Colombes (Hauts-de-Seine): “On a licencié 248 personnes?”, s’interrogeait-il dans un premier temps, avant de poursuivre non sans ironie: “Je ne connais pas le détail des évolutions d’effectifs sur chacun des centres, vous me le pardonnerez, je dois être un mauvais directeur général.”

Des sourires au pire moment

Bien que les interviewés soient pour la plupart coachés par des équipes de communicants, ils n’arrivent toutefois pas à dissimuler certains rictus. C’est notamment le cas des sourires, qui trahissent une certaine nervosité.

“On pourrait avoir tendance à croire que l’on sourit davantage quand on éprouve des émotions positives, mais c’est faux”, souligne Élodie Mielczareck. “Sur les 19 types de sourires répertoriés, seulement deux renvoient au vrai sourire de joie. La plupart du temps on sourit quand la situation est stressante et nous échappe.”

Dans le cas des invités de “Cash Investigation”, le meilleur exemple est encore le patron de Paprec Jean-Luc Petithuguenin. “Il sourit au moment où l’on parle d’une possible condamnation en justice, quelque chose d’assez grave. Ça arrive vraiment au pire moment et l’effet est désastreux auprès des téléspectateurs.” Même rictus chez la baronne Ariane de Rothschild, lorsqu’en  2016 elle est interrogée sur un sujet pourtant loin d’être amusant: la lutte contre le blanchiment d’argent.
La force d’Élise Lucet, c’est d’avoir recours à ce que l’on appelle le “faux dilemme”, ou la “fausse alternative”. Ce raisonnement consiste à poser une question fermée, dont le champ des réponses est nécessairement restreint (oui/non, vrai/faux), alors que dans les faits d’autres réponses pourraient être envisagées.

“Les interlocuteurs se retrouvent piégés parce qu’ils acceptent ce cadre cognitif et répondent rapidement, c’est très enfermant”, ajoute la spécialiste, tout en soulignant que la journaliste a recours à une technique utilisée en hypnose appelée le “Yes Set”. Celle-ci consiste à poser plusieurs questions banales à l’interlocuteur, pour lesquelles il ne peut qu’être d’accord et répondre “oui”. “Et lorsque vous avez déjà répondu ‘oui’ à deux reprises, vous êtes ainsi plus à même de répondre ‘oui’ à la troisième question”. 
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